Chine, dynastie Song (960-1279). Statue de Bouddha en bois avec traces de polychromie, h. 100 cm. Frais compris : 1 750 000 euros. Cette sculpture Song, présentée en couverture de la Gazette n° 9, était estimée entre 80 000 et 100 000 euros. Il fallait prévoir bien davantage pour l’acquérir, 1,4 Meuros. Les sculptures en bois de cette dynastie, considérée comme l’un des sommets de la culture chinoise, sont d’une grande rareté. Tout d’abord, en raison du caractère putrescible de leur matière. Ensuite, du fait que si le bouddhisme fait partie sous les Song, avec le taoïsme et le confucianisme, des trois religions d’État, il est néanmoins perçu comme une croyance étrangère. De fait, ses adeptes ont de manière cyclique fait l’objet de persécutions. Notre statue a la particularité de conserver des traces de laque polychrome, les plus importantes se concentrant sur le vêtement couvrant la jambe sur laquelle la divinité appuie son bras. On distingue nettement un dragon parmi des nuées. Le caractère naturel de sa posture est typique d’un pan de la sculpture Song, très attachée à l’individualité et aux attitudes, dont les sources remontent à l’expression Tang (618-906). Une oeuvre similaire est conservée au National Palace Museum de Pékin. À noter, le chignon en ushnisha, symbole de sagesse, et le front incrusté d’une urna, le troisième oeil, soit la porte ouverte sur la connaissance qui conduit au monde intérieur. Notre sculpture porte une étiquette de la collection L. Wannieck, objet d’une publication à Paris en 1911. Le 2 décembre 1960 était dispersée à Paris la collection d’art chinois de Mme L. Wannieck, qui totalisait 822 480 F (environ 1,3 Meuros en valeur réactualisée). Notre sculpture ne figurait pas dans cette vacation, qui inaugurait un nouvel espace de vente dans la capitale, le palais Galliera.