- [MANUSCRIT] - Piedmont. Négociation de... - Lot 6 - Eric Caudron

- [MANUSCRIT] - Piedmont. Négociation de Monsieur le Maréchal de Brissac envoié par le Roy Henry II en Piedmont ès années 1550. 1551. 1552. 1553. 54 et 55. Avec les mémoires, instructions, dépesches &c. S.l., s.d., (v. 1850), fort vol. in-folio, 311 ff. couverts d'une écriture fine, soignée et très lisible (environ 30 lignes par page), à graphie volontairement archaïsante, mais ne reproduisant pas exactement l'orthographe des originaux, grandes marges, vélin rigide, dos à nerfs muet, tranches rouges. Reliure de l'époque. (plats et dos un peu salis, sans doute intentionnellement). Seul recueil connu des lettres du maréchal de Brissac. Selon une habitude que l'on a bien le droit de qualifier d'exécrable, le copiste du XIXe siècle qui a reproduit cette importante correspondance militaire et diplomatique ne signale à aucun moment quelle est sa source, ni quel est le (ou les) fonds auxquels il a puisé pour constituer son recueil. Etant donné que la correspondance de Brissac se trouve dispersée entre la Bibliothèque de Carpentras et divers manuscrits conservés à la la Bibliothèque Nationale, et qu'il doit exister des recueils en mains privées, la précision n'aurait pas été superflue ... En-dehors des pièces que l'on trouvera dans les Mémoires de son maître d'hôtel Boyvin de Villars (1607 ou 1612), des éditions très partielles de cette correspondance avaient été données au XIXe siècle, par F. Molard (Correspondance inédite du Maréchal de Brissac, in Bulletin de la commission historique, 1893), puis par Ch. Marchand, auteur d'une biographie de Brissac parue en 1889 (Notes et extraits d'un manuscrit des Archives d'Etat à Turin, 1901, in-8 de 39 pp.). Mais rien d'équivalent à l'abondance de lettres et documents copiés ici. En tout cas, l'ensemble est bien cohérent et se rapporte à la principale mission de Charles Ier de Cossé, maréchal de Brissac (vers 1506 - 1564) : nommé le 9 juillet 1550 lieutenant général en Piémont, puis nommé maréchal de France (21 août de la même année), il devait remplacer le prince de Melfi dans cette province administrée provisoirement par la France depuis que son duc s'était mis au service de Charles Quint, et qui formait comme une avant-garde contre les entreprises de l'Empereur contre le Royaume. Il y demeurera jusqu'après la Trêve de Vaucelles (5 février 1556), mais son rôle piémontais ne s'acheva qu'après la Paix de Cateau-Cambrésis (1558), qui restitua ses Etats au duc Emmanuel-Philibert, lorsqu'il dut licencier et payer ses troupes au milieu de l'hostilité des Piémontais qui se refusèrent à acquitter les contributions encore dues. Toutefois, la période 1556-1558 est complètement en-dehors de notre recueil, qui commence par la communication au Prince de Melfi de son remplacement par Brissac (lettre de Henri II, 10 juillet 1550), concerne essentiellement les années 1550 et 1551, et se clôt en fait par le grand Mémoire rendant raison de la guerre faicte en Piedmont en l'année 1553 (ff. 278-287). Les pièces qui suivent cette dernière s'étagent de 1554 à 1561, mais sont éparses et parfois de caractère privé. L'ensemble forme un exceptionnel document sur notre présence au Piémont au XVIe siècle, non seulement aux niveaux diplomatique et militaire (abondante correspondance avec le Roi, le Connétable de France, ses officiers, quelques princes étrangers), mais aussi en ce qui regarde l'administration quotidienne : on lira ainsi avec intérêt Les Politiques ordonnances qui s'observoient en Piedmont y gouvernant Monsieur le Prince de Melphe & que Monsieur de Brissac son successeur audict gouvernement faisoit observer tout le temps qu'il y a esté (fin du volume). SHF, Hauser, 1254 et 1273.